Camille DU LOCLE
Camille Du Locle à Capri en 1895
Camille Théophile Germain DUCOMMUN, devenu par décret du 20 février 1861 [notifié dans l'acte de naissance à Orange du 25 mars 1863*] DUCOMMUN DU LOCLE, dit Camille DU COMMUN DU LOCLE ou Camille DU LOCLE
auteur dramatique français
(Orange, Vaucluse, 16 juillet 1832* – Capri, Italie, 09 octobre 1903)
Fils de Daniel Henry Joseph DUCOMMUN, devenu par décret du 20 février 1861 DUCOMMUN DU LOCLE [notifié dans l'acte de naissance à Paris 7e du 19 mai 1863*] (Nantes, Loire-Atlantique, 08 avril 1804 [18 germinal an XII] – Rethel, Ardennes, 06 septembre 1884), receveur des finances et sculpteur sous le nom d'Henri Joseph DANIEL [épouse 2. à Paris ancien 2e le 10 octobre 1848 Augustine Louise Antoinette PRINCE (Paris, 20 août 1814 –)], et de Claire Adèle COLLART DUTILLEUL (– Morigny-Champigny, Seine-et-Oise [auj. Essonne], 05 juin 1836), mariés à Paris ancien 2e le 09 juillet 1831*.
Epouse à Paris 1er, 22 avril 1863* Marie Henriette DOUX (Paris ancien 1er, 23 mars 1843* –), fille de Jean DOUX (1813 –), avocat, et de Noëtte Catherine Lucile FOURNIER-VERNEUIL (1822 –) [belle-sœur d'Émile PERRIN, directeur de théâtres].
Il débuta par deux petits ouvrages : M'sieu Landry (1856) et la Déesse et le Berger (1863), dont Duprato avait écrit la musique. Il donna ensuite à l'Opéra la Fiancée de Corinthe (1867), avec le même compositeur, et écrivit pour Verdi, avec Méry, le livret de Don Carlos. Depuis 1862, il était secrétaire de l'Opéra, sous la direction d'Emile Perrin. Le 20 juillet 1870, il fut nommé, avec de Leuven, directeur de l'Opéra-Comique. Leur administration ne fut pas heureuse. Du 20 janvier 1874 au 05 mars 1876, Du Commun du Locle fut seul directeur de l'Opéra-Comique, puis il reprit la plume. Déjà il avait tracé en français, pour Verdi, le poème d'Aïda, dont Ghislanzoni a tiré le livret italien en vers ; il le traduisit à son tour, avec Charles Nuitter. Il traduisit également avec Nuitter, celui de la Forza del Destino, opéra de Verdi, puis il fournit à Reyer les livrets de Sigurd (1885) et de Salammbô (1892). Il est l'auteur de nombreuses poésies, cantates, etc. Un de ses poèmes, André Chénier, avait été couronné par l'Académie française en 1877.
Il est décédé en 1903 à soixante-et-onze ans.
livrets
M'sieu Landry, opérette en 1 acte, musique de Jules Duprato (Bouffes-Parisiens, 24 novembre 1856) l'Ile d'amour, opérette en 1 acte, musique d'Alfred Delehelle (Bouffes-Parisiens, 08 juin 1859) la Déesse et le Berger, opéra-comique en 2 actes, musique de Jules Duprato (Opéra-Comique, 21 février 1863) Don Carlos, opéra en 5 actes, avec Joseph Méry, musique de Giuseppe Verdi (Opéra, 11 mars 1867) la Fiancée de Corinthe, opéra en 1 acte, musique de Jules Duprato (Opéra, 21 octobre 1867) Aïda, opéra en 4 actes, version française avec Charles Nuitter, musique de Giuseppe Verdi (Monnaie de Bruxelles, 15 janvier 1877 ; Opéra, 22 mars 1880) la Force du destin, opéra en 4 actes, version française avec Charles Nuitter, musique de Giuseppe Verdi (Anvers, 14 mars 1883) Sigurd, opéra en 4 actes, avec Alfred Blau, musique d'Ernest Reyer (Monnaie de Bruxelles, 07 janvier 1884 ; Opéra, 12 juin 1885) Prométhée enchaîné, poème symphonique, musique de Georges Mathias et musique de Lucien Lambert (Conservatoire, 19 avril 1885) Salammbô, opéra en 5 actes, musique d'Ernest Reyer (Monnaie de Bruxelles, 10 février 1890 ; Opéra, 16 mai 1892) Othello, drame lyrique en 4 actes, version française avec Arrigo Boito, musique de Giuseppe Verdi (Opéra, 10 octobre 1894) Hellé, opéra en 4 actes, avec Charles Nuitter, musique d'Alphonse Duvernoy (Opéra, 24 avril 1896) le Démon, opéra en 4 actes, version française avec Charles Nuitter, musique d'Anton Rubinstein Simon Boccanegra, opéra en 4 actes, version française avec Charles Nuitter, musique de Giuseppe Verdi
mélodies
Babillarde alouette, extrait du Livre des Sonnets, musique de Jules Duprato (vers 1875) Etoile (l'), sonnet, musique de Jean-Baptiste Faure (1869) => partition Il était nuit déjà, extrait du Livre des Sonnets, musique de Jules Duprato (vers 1875) Larmes (les), musique d'Ernest Reyer |
M. Camille du Locle, né en 1832, fit d'excellentes études et fut le condisciple d'About et de Sarcey. Il épousa une nièce de M. Perrin et devint secrétaire de l'Opéra. Quand la retraite de M. Ritt eut laissé M. de Leuven seul à l'Opéra-Comique, des négociations s’engagèrent, conduites, dit-on, par M. Perrin, alors soupçonné de vouloir réunir les trois théâtres de musique sous sa main habile et puissante. Elles aboutirent, et le 1er janvier 1870, M. du Locle prit possession de l'Opéra-Comique avec le titre d'administrateur-associé. M. de Leuven resta directeur, mais il sembla subir plutôt qu'accepter son nouveau partenaire. Il subsista toujours entre eux une incompatibilité d'humour et une divergence d'idées et de goûts qui les faisaient se regarder, comme on dit, en chiens de faïence. M. de Leuven, représentant par son âge et par ses œuvres l'ancien genre de l'Opéra-Comique, ne partageait pas toutes les aspirations de M. du Locle ni ses sympathies pour les Parnassiens de la poésie et les algébristes de la musique. De même, celui-ci répugnait à continuer le passé : aux livrets bourgeois, aux partitions faciles, il prétendait substituer des œuvres châtiées et savantes, et renouveler les formules de l'opéra-comique français. Bref, à force de ne pas s'entendre, MM. de Leuven et du Locle décidèrent qu'ils se sépareraient. La séparation a eu lieu le 27 février dernier. M. du Locle a acheté la part de M. de Leuven 400,000 francs. Le voilà seul maître des destinées de l'Opéra-Comique. Petit, nerveux, fureteur, autoritaire, Camille du Locle rime : A binocle — et il est myope ; A socle — et il aimerait avoir un piédestal ; A Sophocle — et il a signé Don Carlos, tragédie lyrique. Signes particuliers : toujours gai, toujours chantant, mais détestant l'odeur du cigare. (le Théâtre de l’Opéra-Comique, Jules Prével, le Figaro, 17 janvier 1875)
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Il est l'auteur de plusieurs livrets d'opéra, entre autres : Don Carlos, musique de Verdi, écrit en collaboration avec Méry, et la Fiancée de Corinthe, opéra en un acte, musique de J. Duprato (1867). A la fin de 1871, Camille du Locle fut nommé directeur de l'Opéra-Comique avec M. de Leuven. Quelques années plus tard, son associé se séparait de lui. M. du Locle avait obtenu la direction de l'Opéra-Comique grâce à 1'influence du directeur de la Comédie-Française, M. Perrin, dont il a épousé la nièce. Les cinq années pendant lesquelles M. du Locle a tenu les rênes de l'Opéra-Comique devaient amener fatalement la ruine de ce théâtre. Directeur sans initiative, Camille du Locle ne donna guère que des reprises. Le bagage de nouveautés représentées sous le directorat du Locle se réduit à une dizaine d'œuvres, la plupart sans valeur. En 1875, M. du Locle, assez souffrant, alla passer quelque temps en Egypte. Il fut suppléé, pendant son absence, par M. Charles Nuitter, qui fit représenter, les 3 mars 1875, Carmen, opéra-comique en trois actes et quatre tableaux, musique de Georges Bizet. Cet opéra fut suivi de nouvelles reprises, et, fin mai 1876, la salle Favart fermait ses portes. Déjà M. du Locle avait dû abandonner la direction de cette scène, confiée provisoirement à M. Emile Perrin, qui lui avait quelques instants rendu un semblant de vie, et, à la fin de juillet 1876, M. Carvalho fut nommé directeur de l'Opéra-Comique. L'administration de M. du Locle se termina par un véritable désastre financier : elle succomba à une dette qu'on évalue à près de 2 millions. Au mois de juin 1877, le tribunal de la Seine a prononcé la faillite de M. du Locle. (Pierre Larousse, Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, 1er supplément, 1878)
En 1877, peu après son désastre
financier de l'Opéra-Comique, M. du Locle recevait de l'Académie
française le prix de poésie sur un sujet mis au concours, André
Chénier. La critique fut unanime à constater que cette pièce
s'élevait au-dessus de la valeur ordinaire des concours et à en louer la
composition ingénieuse et les beaux vers. Aux livrets d'opéra de M. Du
Locle que nous avons déjà cités, il faut ajouter : Aïda, opéra en
quatre actes (1877, in-12) ; la Force du Destin, opéra en quatre
actes (1882, in-12). Ces deux opéras ont été faits en collaboration avec
M. Ch. Nuitter ; c'est Verdi qui en a écrit la musique. On doit encore
au même auteur : M'sieu Landry, opérette en un acte (1856,
in-12), dont la musique est de Jules Duprato, et Sigurd, opéra en
quatre actes (1884, in-12), en collaboration avec M. Alfred Blau, dont
la musique, due à M. Reyer, a obtenu un véritable succès. Il a envoyé
d'Italie des correspondances au « XIXe siècle », sous le nom de
Camillo.
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