Jeanne DELSAUX
Jeanne Delsaux [photo Félix]
Pauline Jeanne DELSAUX dite Jeanne DELSAUX
danseuse française
(123 boulevard de Port-Royal, Paris 14e, 14 septembre 1884* – Meudon, Hauts-de-Seine, 29 juin 1985)
Fille naturelle de Pauline Julie Joséphine DELSAUX (Beaurainville, Pas-de-Calais, 21 septembre 1864* – av. 1909), domestique [fille de Joseph DELSAUX (1841–), charpentier] [épouse à Paris 8e le 06 novembre 1897* Auguste Joseph Aimé DESSEILLE, garçon de magasin].
Epouse à Meudon, Seine-et-Oise [auj. Hauts-de-Seine] le 18 décembre 1926* David Léon Raoul BLOCH-LAROQUE (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône, 02 avril 1868 – Meudon, 16 mars 1958), avocat général ; parents de Paul Jean Georges Eliakim Moïse BLOCH-LAROQUE (Paris 9e, 18 octobre 1918* – Paris 15e, 25 mars 2000), médecin, et de Jean Raoul Alphonse BLOCH-LAROQUE (Paris 9e, 22 juin 1917* – mort pour la France, en mer devant Sfax, Tunisie, 15 décembre 1940).
Elle dansa à l’Opéra de Paris, où elle fut élève et où elle débuta en 1909, et où elle se produisit jusqu'en 1925.
Elle y dansa notamment dans les divertissements des œuvres lyriques suivantes : 500e de Samson et Dalila le 28 juin 1922 ; 1500e de Faust de Gounod, 29 mars 1925). Elle y créa Bacchus de Massenet le 02 mai 1909 ; Fête triomphale de Hahn le 14 juillet 1919 ; Antar de Dupont le 14 mars 1921. Elle y participa aux premières de Javotte le 05 février 1909 et de Déjanire de Saint-Saëns le 22 novembre 1911 ; des Joyaux de la Madone de Wolf-Ferrari le 12 septembre 1913 ; de Salomé de Mariotte le 02 juillet 1919 ; des Troyens de Berlioz le 10 juin 1921 ; d’Hérodiade de Massenet le 24 décembre 1921 ; de Miarka de Georges le 16 janvier 1925.
Le 04 janvier 1914, elle y a tenu le rôle muet de l’écuyer porteur du Graal lors de la première de Parsifal de Wagner.
Elle y créa également les ballets suivants : España de Chabrier le 03 mai 1911 ; les Bacchantes de Bruneau le 02 novembre 1912 ; le Roman d’Estelle le 09 mars 1916 ; Carême prenant le 16 avril 1916 ; Petite suite de Debussy le 24 mars 1922 ; Cydalise et le Chèvre-pied de Pierné le 15 janvier 1923 ; Fresques de Gaubert le 09 mai 1923. Elle y participa aux premières des ballets suivants : Ma mère l’Oye de Ravel le 11 mars 1915 ; Daphnis et Chloé de Ravel le 20 juin 1921 ; Istar de d’Indy le 10 juillet 1924.
En 1915, elle habitait 36 boulevard Haussmann à Paris 9e. En 1942, « les Erables » à Bellevue [auj. dans Meudon], Seine-et-Oise [auj. Hauts-de-Seine]. Elle est décédée en 1985 à l’âge de cent ans.
Mlle Jeanne Delsaux [à dr.], qui tire ici avec Mlle Yvonne Thomas, sujet de quadrille comme elle, est une gloire prochaine à la fois de l'escrime et de la danse. On la dit désignée pour le premier quadrille et promise au rang d'étoile. Elle pare prime sur le fer de Mlle Yvonne Thomas. Celle-ci s'est fendue avec une correction et une franchise qui feraient honneur à un vieil escrimeur. (la Vie heureuse, février 1905)
[Première de Parsifal à l’Opéra] Il serait injuste de ne pas consacrer une mention spéciale à Mademoiselle Jeanne Delsaux, une jeune artiste de la danse, chargée de porter le Graal : Mademoiselle Delsaux a eu des attitudes hiératiques qui la faisaient ressembler à un personnage pieux descendu d’un tableau de primitifs. (Louis Schneider, le Théatre n° 363, février 1914)
[Reprise de Parsifal à l’Opéra] D'excellents artistes, trop nombreux pour être cités, chantent avec une belle sonorité vocale, une musicale précision, les ensembles des Filles-fleurs et des Chevaliers. Il convient de louer spécialement Mlle Jeanne Delsaux qui, dans le rôle mimé du jeune écuyer, porteur du vase sacré, fut réellement admirable. Par sa démarche à la juvénile et candide gravité, la sobriété de sa plastique hiératique et expressive, elle réalisa, abîmée dans l'adoration du saint mystère, bouleversée de compassion à la vue de la souffrance de son roi, avec un art achevé, une figure du plus pur et impressionnant mysticisme ; prouvant combien à tort on s'engoue chez nous de talents exotiques, alors que le solide et sain enseignement de notre Académie de danse forme des artistes qui — pour le moins — ne leur cèdent en rien. (Raymond Balliman, Lyrica, juin 1924)
Un commencement d’incendie se déclare, 36 boulevard Haussmann, dans l’appartement de Mlle Jeanne Delsaux, pensionnaire de l’Opéra. Les dégâts matériels sont importants. (le Matin, 24 septembre 1923)
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Jeanne Delsaux (un écuyer porteur du Graal) lors de la première de Parsifal à l'Opéra en 1914